« Aujourd’hui c’est la fête des pères.
Mais de quels pères parle-t-on ?
De ces pères qui en ont fait moins que leurs femmes pendant le confinement, en prétendant le contraire ?
Ou de ces pères qui ont bataillé pour accompagner leur femme et accueillir leur enfant, dans des maternités qui refusaient leur présence ?
De ces pères qui réclament des droits et se battent pour voir leur(s) enfant(s) seulement lors des séparations ?
Ou de ces pères qui doivent retourner travailler après 14 malheureux jours calendaires de congés, l’estomac noué, laissant leurs femmes seules avec un nouveau-né ?
Nous sommes divers, mais statistiquement, nous en faisons moins à la maison et pour nos enfants. Pourtant, rien de naturel ici. Savoir comment fonctionne le programme d’une machine à laver ou changer une couche n’est pas inné, mais nécessite deux choses : un peu de bonne volonté, et être présent pour apprendre.
Si nous décidons enfin de nous responsabiliser, qu’attend l’Etat ? En nous accordant un congé paternité digne de ce nom – équivalent à celui des mères, rémunéré et obligatoire – nous pourrions ainsi rester auprès de nos familles suffisamment de temps pour :
Prendre soin des mères, afin qu’elles se remettent sereinement de leur accouchement
Prendre en charge les tâches du foyer – dont la quantité est augmentée
Apprendre les gestes du quotidien nécessaires aux soins d’un nourrisson
Créer et développer ce lien particulier avec notre enfant.
L’alignement du congé paternité sur le congé maternité est une évidence. Sans compter qu’il rétablirait un semblant d’égalité entre les carrières des femmes et celles des hommes. Pourquoi les mères devraient-elles subir seules le frein que constitue, face à l’emploi, la parentalité ?
Nos aspirations sont largement partagées par les jeunes générations, et partout en Europe, la France fait figure de mauvais élève. Norvège ou Suède au Nord, Espagne ou Portugal au Sud, allons-nous devoir traverser l’Europe pour enfin prendre nos places de pères ?
Las ! Ce sont mêmes les entreprises qui montrent l’exemple. A l’exemple du Parental Act, elles mettent en place des dispositifs pour financer des jours de congés supplémentaires aux parents conjoints. Des générations de femmes et de féministes nous ont montré le chemin. Il est temps de nous en inspirer, de nous réveiller et de prendre part au combat pour l’égalité.
Pour la fête des pères, faites-nous un seul cadeau : un vrai congé paternité. »
Par Romain de l’association Parents & Féministes.
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