Bonnes pratiques

Cette charte des bonnes pratiques est utilisée entre les membres actives pour avancer de manière sereine. Nous nous sommes tout d’abord refusées à la publier sur le site internet. Avant de changer d’avis car, après tout, autant que les bonnes pratiques se diffusent, et de plus nous pensons qu’elles sont le reflet de notre vision du faire-ensemble.

Rien de folichon ou de très innovant dans cette charte, mais des rappels bien utiles !

Dans un groupe de personnes, il y aura toujours des différends, des points de vue et des opinions divergentes. Le but de la Charte des bonnes pratiques est de fixer des méthodes concrètes afin d’éviter que ces différends normaux et inévitables deviennent de réels conflits qui nuisent à un climat serein et à la mise en place d’actions. 

Très concrètement ces bonnes pratiques peuvent être résumées comme suit : 

  • si on est énervé.e, on attend et une fois calmé.e, on appelle la personne concernée. Si ça ne fonctionne pas ou si ça a peu de chance de fonctionner, on trouve un.e médiateurice apte à résoudre pacifiquement le différend, 
  • on évite le fonctionnement par emails/écrit dès que la discussion risque de s’envenimer. Les emails donnent lieu à des interprétations parfois très différentes entre ce qui a été écrit, voulu et ce qui a été compris. Ils sont une source importante de conflits. Donc au moindre de risque de dérapage ou de tension, on lève les mains du clavier, on ne répond pas, et on passe plutôt un coup de téléphone à un.e médiateurice ou à la personne concernée si une discussion calme est envisageable,
  • en réunion, on s’efforce de ne pas couper la parole, d’accepter les observations, de ne pas faire d’attaque personnelle, de s’exprimer avec des « je pense » plutôt que par des « tu »
  • tout ne sera pas parfait ou parfaitement conforme aux attentes de chacun : on s’efforce de faire des concessions lorsque c’est nécessaire, en gardant à l’esprit l’essentiel. Tel aspect du projet est-il vraiment important ? Est-ce vraiment nécessaire de ne pas faire une concession sur ce point ? Quel est au final l’intérêt de ce qu’on défend ? 
  • si j’ai une objection, une critique sur un projet ou une idée, j’essaye d’être constructif : je propose une solution alternative, je souligne quand même les bons points du projet, je réfléchis aux implications concrètes de ma critique,.. Tout peut être discuté, tant que c’est fait de manière respectueuse et constructive.
  • je peux critiquer (avec les formes) les idées, les projets mais pas les personnes,
  • sollicitons l’avis des autres membres, et parallèlement apprenons à nous faire confiance
  • Personne n’est parfait et n’agit à tout instant parfaitement, ni nous, ni d’autres personnes qui tentent d’oeuvrer dans le bon sens. Donc la bienveillance, la tolérance et le droit à l’erreur sont de mises, 
  • énonçons nos propres besoins / valeurs sans attendre que les autres les devinent ou les anticipent*,
  • prenons en compte notre conditionnement social. Par exemple, le système scolaire peut nous inculquer l’idée qu’il y a toujours quelqu’un d’autre en charge de notre autonomie (nous pouvons avoir des associations négatives autour de personnes occupant des rôles de «leadership»), qu’il ne faut parler que si on est super sûre de soi, qu’une question ne doit être posée que si elle est parfaite, qu’un texte doit être parfait… Nous pouvons aller au-delà, à son rythme et avec bienveillance envers nous-même*.  
  • ouverture d’esprit et prise de conscience de notre catégorie sociale/ethnique/de genre/d’orientation sexuelle, etc. Nous sommes façonné.e.s par nos catégories (sociale, de genre, d’orientation sexuelle, racisées ou non, valides ou non, avec ou sans papiers, etc..) dont on n’a pas tout le temps conscience. Notre propre position dans ces différentes catégories peut nous amener à regarder un problème par le bout de la lorgnette ou tout simplement à ne pas le voir, parce que nous ne sommes pas personnellement concerné.e.s. Défendant un féminisme inclusif, nous devons faire l’effort de sortir du prisme de notre catégorie et de voir les choses d’un autre point de vue, au besoin à l’aide de lectures, de discussions, etc.

* Points inspirés des recommandations de XR France