Témoignage #1 Mon bébé a manqué d’oxygène à la naissance

Les Billets Libres (« Témoignages » et « Réflexions ») ne sont pas écrits au nom de Parents & Féministes. Les propos écrits sont personnels aux auteur.es, qui préfèrent souvent rester anonymes.

Il s’agit de libérer des paroles, de susciter des réflexions, de refléter nos doutes et questionnements. Et de montrer que malgré des expériences et des opinions différentes, nous pouvons agir ensemble vers un but commun : la fin du sexisme dans la parentalité.

Mon bébé a manqué d’oxygène à la naissance.

Et parce que les hôpitaux n’ont plus suffisamment de moyens pour recevoir dignement les parents et leur nouveau-né, la semaine d’hospitalisation qui a suivi sa naissance a été terrible.

Quand il est né, mon bébé a été transféré dans un autre hôpital car il n’y avait plus de néonatologie où nous nous trouvions. J’ai passé la nuit seule, sans aucune nouvelle jusqu’au lendemain, 15h. Il a fallu que j’éclate en sanglots pour qu’on me trouve enfin une chambre dans l’hôpital où avait été transféré mon bébé. Là-bas, son père et moi avons passé 4 jours et nuits dans une pièce de quatre mètres carrés, sur un fauteuil et une chaise afin de pouvoir veiller sur notre fils.

Les pédiatres se succédaient, jamais les mêmes. Sans un regard, ils donnaient leur avis médical aux puéricultrices qui étaient chargées de nous tenir au courant. Elles le faisaient quand elles en avaient le temps, parce qu’elles couraient partout, débordées par le manque d’effectifs.

Seuls, nous avons dû comprendre pourquoi je n’arrivais pas à tirer mon lait. J’ai dû me battre pour que mon fils soit nourri avec mon lait parce que les procédures administratives étaient tellement longues qu’il fallait attendre, toujours attendre. Alors que nous étions épuisés par l’hospitalisation, il fallait encore se battre pour que nos choix soient respectés.

Aujourd’hui, je suis en colère contre les médecins qui n’écoutaient ni l’avis des puéricultrices, ni nos demandes d’explication. 

Aujourd’hui, je suis en colère parce qu’on m’a dépossédée de ce moment.

Manon, 27 ans

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Un commentaire

  1. je l’ai vécu ça… le lendemain de sa naissance, on me prend mon fils parce que l’hôpital où j’ai (péniblement) accouché), n’est pas habilité à lui administrer des antibiotiques. moi aussi j’ai du insister et pleurer pour qu’on me transfère dans cet autre hôpital, pour être à ses côtés. juste avant, on venait de me dire « mais vous pourrez aller le voir tous les jours! » putain, je venais d’accoucher et on allait m’obliger à faire de la route et griller de l’essence, juste pour être simplement avec mon bébé?! j’ai donc été transférée, mais seulement le lendemain (pas de chambre dispo le jour même). j’ai vécu une nuit d’angoisse en pensant à mon petit bonhomme tout seul dans cette minuscule chambre de néonat’. quand je suis arrivée le lendemain, il dormait. je l’ai appelé doucement, et je n’oublierais jamais l’expression de désespoir qui est passée sur son visage… nous avons passé une semaine là-bas, en unité spéciale pour les mères et bébé en souffrance. c’était long, mais au moins le personnel était beaucoup plus aux petits soins.

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