Parents & Féministes adresse au gouvernement une carte de vœux, au nom des 18 000 signataires de sa pétition en faveur du projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. L’association appelle la nouvelle Ministre de l’Education à valider ce texte afin qu’il s’applique à la rentrée 2025, et à ne pas céder aux pressions de l’extrême droite.


Rennes, le 09/01/2025
Cela fait partie des dossiers sensibles sur le bureau d’Elisabeth Borne : le projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) attend une validation du Conseil Supérieur de l’Éducation (attendue d’ici la fin du mois de janvier), pour une application à la rentrée 2025. Victime collatérale de l’instabilité politique, ce texte – modéré et complet – aurait dû être validé en décembre. Les attaques virulentes d’associations d’extrême droite ne doivent pas masquer, à l’inverse, le soutien très fort de la communauté enseignante, des milieux féministes et des associations de parents d’élèves.
L’association Parents & Féministes, qui est à l’initiative d’une tribune et d’une pétition citoyenne, appelle le gouvernement à ne pas fléchir. “Dix ans après l’abandon des ABCD de l’égalité, un nouveau recul sous la pression de l’extrême droite aurait des effets délétères sur la prévention des violences sexuelles faites aux enfants, sur l’égalité filles-garçons à tous les âges de l’enfance, et sur la santé reproductive et sexuelle des adolescent.e.s”, déclare l’association.
Depuis 2001, tous les élèves scolarisés en France doivent bénéficier d’au moins trois séances annuelles d’éducation à la vie affective et sexuelle. En pratique, moins de 20 % des élèves bénéficient de ces séances prévues par la loi. Cette faille éducative est grave. Au moins 160 000 enfants sont victimes d’inceste chaque année (1), souvent sans être en capacité de reconnaître et de dénoncer ces abus. Les jeunes ne sont pas suffisamment sensibilisé·es à la prévention du SIDA et des infections sexuellement transmissibles (2). En l’absence d’information donnée dans un cadre sain et sécurisé, les enfants et les jeunes se tournent massivement vers la pornographie : dès 12 ans (3), plus de la moitié des garçons ont vu des sites pornographiques, et 12% de l’audience des sites adultes est réalisée par les mineurs (4). Les personnes LGBT sont 2 à 3 plus exposées aux risques de violences que les personnes hétérosexuelles (5). 50% des mis en cause pour viols sur mineurs sont eux-mêmes mineurs (6).
“Nous, parents et adultes concernés par le bien-être des enfants et donc de notre société entière, demandons au ministère de l’Éducation nationale d’adopter définitivement le projet, pour une application dès la rentrée 2025”, affirment les près de 20 000 citoyen·nes signataires d’une pétition lancée par Parents & Féministes.
