L’enseignement de la grammaire #MonEcoleSansSexisme

Malgré ce que certain.es en pensent, les constructions grammaticales sont loin d’être neutres ! Ce sont des choix politiques qui témoignent et participent de la construction de l’intériorisation & de la perpétuation d’inégalités et de stéréotypes de sexe ! Or, ce ne fut pas toujours ainsi.

Jusqu’au 17ème siècle, la féminisation des professions était la norme. Les poétesses, médecines, professeuses, philosophesses, peintresses ou encore autrices avaient toute leur place dans la langue.

Jusqu’au 19ème siècle, l’accord de proximité était pratiqué. L’accord des adjectifs et des participes passés n’étaient eux régis par aucune règle grammaticale officielle. Avec l’instauration de l’école primaire obligatoire, au milieu du 19ème siècle, la règle « le masculin l’emporte sur le féminin » va être massivement inculquée.

Ensuite, les grammairiens (des hommes en majorité) de l’époque décrétèrent que le masculin était plus noble et devait donc prédominer. L’idée étant surtout de limiter les femmes à accéder à ces métiers.

La grammaire d’aujourd’hui & l’écriture inclusive

En mai 2021, le ministre de l’Éducation nationale a produit une circulaire pour proscrire le recours à l’écriture inclusive. Tout en préconisant l’usage de la féminisation des métiers et des fonctions, les formulations telles que « le candidat ou la candidate ». En plus d’être sexiste, cette règle du masculin neutre (les « Hommes » censés représenter hommes et femmes) est complexe à comprendre pour notre cerveau comme le montre notamment les travaux de Pascal Gygax.

Et, surtout elle limite les champ des possibles car on ne peut pas voir ou penser ce qui ne se nomme pas.

Le langage n’est donc pas un détail de féministe hystérique mais comme le mentionne Raphaël Haddad, « pour faire véritablement changer les mentalités, il faut donc agir sur ce par quoi elles se structurent : le langage.»

C’est donc par un travail sur le discours qu’il faut agir en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Cette approche a un nom: le langage inclusif.

Et pour rappel, dans la circulaire adressée par M. Blanquer, en 2021, aux recteurs et rectrices d’académie et aux personnels de l’Éducation nationale, seule l’écriture basée sur le point médian (par exemple lecteur.trice) est interdite.

La féminisation des noms et le doublet (F/M) sont d’ailleurs encouragés.

Idées pour agir

  • Féminiser les noms de métier, titres, fonctions : la policière, la ministre, la pompière …
  • Utiliser la double flexion (féminin et masculin) « les hommes et les femmes », « les enseignantes et enseignants »…
  • Utiliser le langage épicène et des mots englobants : « Les êtres humains», « le corps enseignant »…

Pour les professionnel·les de l’éducation

  • Remplacer l’expression « le masculin l’emporte sur le féminin » par « les pluriels mixtes s’accordent au masculin ».
  • Enseignez les racines et les suffixes f/m plutôt que de présenter le féminin comme une extension ou une variante du masculin.

Pour tout le monde

  • Pour répondre aux sceptiques et aux réfractaires sur ces questions, proposer leur de visualer « un groupe de musiciens » ou « des députés » et demandez quelle est leur première visualisation mentale (Des hommes : CQFD)

Ressource pour une grammaire inclusive

Livre sur l’écriture inclusive

Podcasts, conférences et vidéos

  • Podcast : Episode #76 et #77 Les Couilles sur la table « Masculin neutre: écriture exclusive »
  • Video Youtube « Autrice », c’est moche ? Réponse de Maria Candéa et Laélia Veron

  • Spectacles-conférences : « La Pérille Mortelle » & « Les Comptes à Rebours » de Typhaine D