Violences entre enfants à caractère sexiste #MonEcoleSansSexisme

Violences sexistes, violences physiques, violences verbales : prévenir et lutter contre toutes les formes de violences à l’école revient à favoriser un climat serein pour les enfants, et à s’attaquer à une des racines du « continuum » des violences sexistes dans la société.

Le 1er témoignage rend compte de faits potentiellement qualifiables d’agression sexuelle, malheureusement fréquents et pas toujours bien repérés par les adultes ou pris au sérieux. Le 2nd témoignage atteste d’une tendance au déni des violences et brutalités à l’école. Les stéréotypes de genre aggravent la situation : en essentialisation ce qu’est « un garçon », on légitime parfois des comportements brutaux au lieu de se mobiliser pour les résoudre.

1 | Décryptage

« La littérature internationale sur la violence à l’école est unanime depuis plus de 40 ans : la variable sexe est l’un des invariants les plus pérennes et robustes. Le fait d’être un garçon accroit très significativement (…) la probabilité d’être soit victime de ces faits de violences, soit auteur. Cependant, certaines catégories de violence dérogent à cette équation : au sein des violences à caractère sexuel, les filles y sont les premières victimes. »

Eric Debardieux (dir.), Johanna Dagorn et Stéphanie Rubi « L’école face à la violence », chapitre 5 (Armand Collin, 2016)

Pour le sociologue Eric Debardieux, toutes les formes de violence scolaire ont pour origine une « oppression viriliste », c’est-à-dire une « loi du plus fort » reposant sur des normes sociales qui considèrent comme « faible » tout ce que la société associe au féminin : le calme, l’empathie, le fait d’être un.e bon.ne élève sage et appliqué.e, etc.

Favoriser la mixité et l’égalité entre les filles et les garçons contribue aux actions qui contrecarrent ce phénomène.

La société, en reproduisant les stéréotypes, fabrique et entretient la violence masculine.

A l’école les garçons subissent une double injonction : en tant qu’élèves ils doivent être obéissants et appliqués, mais s’ils sont trop sages ils risquent d’être exclus de certains groupes de garçons. Ils sont inconsciemment encouragés aux attitudes de défi et aux comportements violents. Ainsi, selon la sociologue Sylvie Ayral, plus de 75% des punitions à l’école visent des garçons.

citation Eric Debardieux L'école face à la violence, violence entre enfants à caractère sexiste

2 | Des Idées pour Agir

Pour couper le cycle des violences les enfants ont besoin qu’on prenne la mesure de ce qui leur arrive, d’une reconnaissance par un adulte de la violence qu’iels subissent. Fermer les yeux sur une violence, même anodine, c’est leur enseigner que ça n’est pas grave. Dans les écoles, on constate d’ailleurs que les violences sont plus nombreuses là où les adultes sont moins présents (aux toilettes ou dans les cours de récréation, par exemple).

C’est un devoir collectif pour les enseignant.e.s ET les parents : cela nous concerne tous et nous devons avoir une tolérance zéro.

Tout cela demande des moyens : former les équipes , décharger les directeur.rice.s, relancer l’attractivité des métiers de psychologue et de médecin scolaires, etc.

Certaines pratiques pédagogiques favorisent la gestion apaisée des conflits et réduisent les comportements violents :

  • méthodes délibératives de gestion des conflits entre enfants ;
  • aborder en classe les thèmes de la violence ou le consentement (dans des « ateliers philo », dans des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle, etc.),
  • programmes de sensibilisation au harcèlement, etc.

3 | Ressources

Livres, études, publications

➡️ Étude de l’Observatoire européen de la violence à l’école « Les violences sexistes à l’école. Une oppression viriliste » – Eric Debarbieux avec Arnaud Alessandrin, Johanna Dagorn et Olivia Gaillard (2018)

➡️ « Genre et violences à l’école : défaire les stéréotypes sexués à l’école ». Johanna Dagorn et Stéphanie Rubi, dans le livre d’Eric Debardieux (dir.), « L’école face à la violence » (Armand Collin, 2016)

➡️ Article : « Violence à l’école élémentaire: une question de genre? » (2013) – Stéphanie Rubi, Annette Jarlégan

➡️ Sylvie Ayral, « Pour en finir avec la fabrique des garçons » (PUF, 2011)

➡️ Les violences de genre à l’école, terreau des violences conjugales ? – Jean-Pierre Durif-Varembont, Patricia Mercader Dans Recherches familiales 2019/1 (n° 16)

Podcast, conférences, vidéos

➡️ « Un Podcast à soi », de Charlotte Bienaimé :
Episode 43 : L’école de la violence
Episode 44 : Comment élever les garçons

➡️ Sur Youtube : « Comprendre et agir contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires« , du centre Aubertine Auclert (janvier 2023)

➡️ Guide pratique « Prévention de la violence à l’école » – OMS (2019)

Livres, études, publications

➡️ Étude de l’Observatoire européen de la violence à l’école « Les violences sexistes à l’école. Une oppression viriliste » – Eric Debarbieux avec Arnaud Alessandrin, Johanna Dagorn et Olivia Gaillard (2018)

➡️ « Genre et violences à l’école : défaire les stéréotypes sexués à l’école ». Johanna Dagorn et Stéphanie Rubi, dans le livre d’Eric Debardieux (dir.), « L’école face à la violence » (Armand Collin, 2016)

➡️ Article : « Violence à l’école élémentaire: une question de genre? » (2013) – Stéphanie Rubi, Annette Jarlégan

➡️ Sylvie Ayral, « Pour en finir avec la fabrique des garçons » (PUF, 2011)

➡️ Les violences de genre à l’école, terreau des violences conjugales ? – Jean-Pierre Durif-Varembont, Patricia Mercader Dans Recherches familiales 2019/1 (n° 16)

Podcast, conférences, vidéos

➡️ « Un Podcast à soi », de Charlotte Bienaimé :
Episode 43 : L’école de la violence
Episode 44 : Comment élever les garçons

➡️ Sur Youtube : « Comprendre et agir contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires« , du centre Aubertine Auclert (janvier 2023)

➡️ Guide pratique « Prévention de la violence à l’école » – OMS (2019)